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Sablés poétiques de Noël et de Yule

Pour beaucoup, et l’Avent le prouve, décembre rime avec Noël. Je ne reviendrais pas sur la vision sombre (pour ne pas dire ténébreuse) que j’aie de Noël, en ayant suffisamment traité dans un article précédent.

Le 21 décembre, avait lieu le solstice d’hiver. Après les nuits interminables, les aubes grises et la mélancolie des jours trop courts, du soleil qui se cache, la lumière revient. Les jours rallongent, et, avec eux, l’espoir d’un printemps endormi sous le terreau noir…

Que Noël ait lieu le 25 décembre n’est pas un hasard. Noël avait une grande sœur nommée Yule, fête païenne, fête nordique ; ce n’est pas non plus un hasard si on avait coutume de faire brûler une bûche de chêne à Yule et d’allumer bougies et lumières (cela ne vous rappelle pas quelque chose ?).

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Depuis l’Antiquité, et sans doute avant, la psyché humaine n’a pas changé. Seuls les siècles ont passé, soufflant les civilisations comme le ferait une bourrasque d’un tas de feuilles mortes. L’humanité s’est cru toujours plus intelligente, a amélioré son quotidien jusqu’à se rendre paresseuse, aboli l’esclavage de l’homme sur l’homme pour le remplacer par la technologie et le travail, mais dans son cœur et dans son âme, elle est demeurée la même. Peur de la mort, jalousie, paresse, convoitise et besoin de se sentir supérieur… Ces sentiments que nous éprouvons, nos ancêtres grecs, égyptiens, gaulois, les éprouvaient déjà. Nous sommes dans la continuité.

Lorsque j’avais visité le site archéologique de Bliesbruck-Reinheim, à la frontière allemande, j’avais été saisie de ce que j’avais vu : les objets du quotidien des romains, pourtant âgés de plus de 2000 ans, étaient si semblables à ceux que nous employions chaque jour ! Peignes, pièces de monnaie, serrures, clefs, moulins à blé… Nous n’avons l’avantage que de la répétition et de l’habitude, et peut-être d’un savoir plus grand du monde qui nous entoure. Mais nous qui croyons avoir inventé tant de choses merveilleuses, nous ne faisons que répéter des gestes mille fois accomplis et marcher dans les pas d’hommes qui, avant nous, se sont émerveillés d’un coucher de soleil, d’un ciel étoilé, sont nés, ont grandi et sont morts.

Il en va de même pour les cultures.

Pour se faire accepter, le Christianisme a beaucoup emprunté, quoiqu’il en dise, aux religions qui le précédaient. Pâques a lieu approximativement à la période de Beltane, la Chandeleur est l’héritière directe de Brigantia (ou Imbolc), fête qui célébrait le début du printemps celte, et la fête des morts et la Toussaint, prennent place à un moment-charnière de l’année pour les Celtes. Le 31 octobre et le 1er novembre, on célébrait autrefois Samhain et la plongée du monde dans les ténèbres de l’automne et de l’hiver ; le soleil se faisait moins présent.

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J’imagine que ces dates n’ont pas été choisies parce qu’il fallait à tout prix caser des fêtes dans le calendrier religieux. Leur signification profonde plongeait racine dans l’humus de mystères qui nous échappent aujourd’hui et des cycles de la nature. Saison après saison, l’humanité fêtait le bonheur d’être en vie ; on célébrait les forces qui permettaient cette existence, l’abondance dorée des moissons ou les morts et les ancêtres qui veillaient sur les vivants.

Aujourd’hui, nous avons un peu oublié cela. Chaque lundi matin, nous nous levons « parce qu’il le faut », harassé de cette semaine qui n’a pas encore commencé. Nous avons oublié le bonheur d’être en vie, pris dans la spirale du quotidien. Il y a bien ce malaise qui nous dérange, confus, cette gêne, cette impression de ne pas être au bon endroit au bon moment ; et puis cela disparaît. Nous sommes happés à nouveau. Le moment de lucidité a disparu sous les assauts constants de la société. Il en va de même pour les fêtes : nous fêtons un peu « parce qu’il le faut », faisons des cadeaux parce que la société nous le rabâche, qu’il faut qu’untel ait sa Senseo ou son iPhone, pour faire semblant de penser à Tonton André et parce qu’il faut acheter quelque chose de pas trop moche à Tatie Claire.

Les jolies significations, celles qui donnaient du corps aux fêtes, ont été étouffées par le matérialisme, ce que je trouve dommage.

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Redécouvrir Yule et réapprendre à vivre avec la nature que nous enterrons sous le béton est peut-être la solution pour réenchanter nos existences. Yule n’est pas le nom celte du solstice d’hiver ; nos ancêtres les gaulois (ha ha) l’appelaient Alban Arthan. Cela ne tient qu’à moi, mais j’ai une préférence pour ce nom, qui est aussi historiquement plus juste. Si on veut être rigoureux, Yule est une fête germanique, que célébraient les vikings. Ainsi, en vieux norrois, Yule se disait Jòl. Il est d’ailleurs intéressant de constater qu’en Islande, en Suède, en Norvège et au Danemark, Jòl est toujours le mot employé pour dire Noël. Quand je vous disais que Yule et Noël ne sont en vérité que deux facettes d’une même réalité…

Faut-il renoncer à Noël pour fêter Yule ? Bien sûr que non ! Quantité de gens honorent Noël parce qu’ils célèbrent la naissance du Christ. On peut (comme on peut ne pas) adjoindre la signification de Yule à celle de Noël. Faites ce qui vous parle ♥

Alors, comment fêter Yule ? Allez vous promener en pleine nature, au milieu du silence étouffé d’un bois ; les branches craquent sous vos semelles, un soleil pâle à l’horizon fait resplendir les feuilles et le givre qui les habille. Voilà le jabot du rouge-gorge ! Mince tache de vermeil, elle attire votre regard au milieu de la grisaille endormie du paysage. Tout semble être suspendu… Peut-être, posez la main sur le tronc moussu de ce chêne, et écoutez battre le cœur engourdi de la nature… Un frisson dans les feuilles. Vous tournez la tête, mais il n’y a rien. Rien qui soit visible à vos sens, du moins…

Mabon, le jeune soleil, est retenu prisonnier ; il se languit des siens. Quand on viendra le délivrer, comme chaque année, le printemps pourra fleurir, perce-neige et ail des ours dans les clairières…

Cueillez du gui, ramassez une bûche que vous brûlerez dans votre âtre, allumez un peu d’espoir dans votre vie… Laissez la magie du calme vous pénétrer avec le froid et la promesse, bientôt, du zéphyr et de la lumière qui feront revivre le monde… Au creux du jour le plus court de l’année et avant la longue nuit, accueillez le retour de la lumière.

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Ou bien, confectionnez des petits sablés sans cruauté, véganes et personnalisables à l’envi, en forme de lune pour célébrer cette grande dame qui éclaire chaque nuit notre ciel, ou de poule, ces animaux placides et maternels… Ils existent en version avec ou sans gluten ; petits ventres sensibles, vous serez comblés !

  Sablés poétiques de Noël ou de Yule :

Pour une quarantaine de sablés : version sans gluten :

  • 75g de farine de maïs
  • 75g de farine de riz complet
  • 40g de poudre d’amandes (ou de noisettes)
  • 10g de fécule de manioc (ou de maïs)
  • 100g de margarine végane ou d’huile de noix de coco en pommade (désodorisée ou non)
  • 90g de sucre complet (Rapadura ou Sucanat ou Muscovado)
  • 2 cuillères à café de cannelle en poudre
  • 1 cuillère à soupe de gingembre en poudre
  • 10 tours de moulin de poivre noir
  • une belle pincée de sel marin
  • vanille en poudre

Pour une quarantaine de sablés, version avec gluten :

  • 100g de farine de blé T80 ou T110
  • 50g de farine d’avoine
  • 40g de poudre d’amandes
  • 10g de fécule de maïs ou de manioc
  • 100g de margarine végétale ou d’huile de noix de coco en pommade
  • 90g de sucre complet (Rapadura ou Sucanat ou Muscovado)
  • 2 cuillères à café de cannelle en poudre
  • 1 cuillère à soupe de gingembre en poudre
  • 10 tours de moulin de poivre noir
  • une belle pincée de sel marin
  • vanille en poudre

Comment précéder ?

 Mélangez les farines avec la fécule, la poudre d’amande, les épices, le sel.

Battre l’huile/margarine avec le sucre jusqu’à ce que le mélange blanchisse.

Ajoutez les farines au mélange margarine/sucre avec 50ml d’eau, très progressivement, jusqu’à former une belle boule de pâte. La pâte est légèrement collante.

Réservez-la au frais pour quelques heures, jusqu’à toute la nuit, puis sortez-la du réfrigérateur. Avec un rouleau de pâtisserie (entre deux feuilles de papier cuisson pour la pâte sans gluten) abaissez la pâte. Puis, muni de vos emporte-pièces favoris, coupez la pâte en autant de formes que vous le souhaitez ; soyez créatifs ♥

 Enfournez dans un four à 180°C en chaleur tournante, pour 8-10min environ. Les biscuits doivent être à peine dorés. Laissez-les refroidir sur une grille.

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 Variantes :

  • avec de l’huile essentielle d’orange douce ;
  • avec des épices à pain d’épice ;
  • avec des raisins secs ou des écorces d’orange confites dans la pâte ;
  • avec des pépites de chocolat ;
  • avec de la poudre de noisette ;
  • avec une cuillère à soupe de rhum…

De très joyeuses fêtes à tous ♥

Tendrement vôtre,

Eve.

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